coiffe

coiffe
(koi-f') s. f.
   Ajustement de tête en toile ou en tissu léger, autrefois à l'usage de toutes les femmes, aujourd'hui à l'usage seulement des femmes de la campagne ou des femmes des villes qui se mettent comme à la campagne.
   Vos coiffes sont faites, MOL. Éc. des f. I, 4.
   Une coiffe, un bout de ruban sont pour les filles autant d'affaires importantes, FÉN. XVII, 83.
   La coiffe, la paroisse, la chapelle, l'assiduité aux offices et des jargons de dévotions l'avaient lavée [Mme de Vendatour] de toute tache, SAINT-SIMON 130, 187.
   Pour moi je riais sous ma coiffe, SÉV. 44.
   Brider sa coiffe, se cacher avec les brides de sa coiffe.
   Si Quanto [Mme de Montespan] avait bridé sa coiffe, elle ne serait pas dans l'agitation où elle est, SÉV. 320.
   Autrefois, au pluriel, les coiffes, la coiffe avec le voile et ce qui en dépend.
   Elle ôta ses coiffes, son écharpe, HAMILT. Gramm. 4.
   Coiffe de nuit, coiffe de toile qu'on mettait dans le bonnet de nuit.
   Fig. Être triste comme un bonnet de nuit sans coiffe, être chagrin et mélancolique. Aujourd'hui on dit seulement, être triste comme un bonnet de nuit.
   Coiffe à perruque, tissu portant les cheveux de la perruque.
   Coiffe de chapeau, sorte de coiffe qui garnit l'intérieur d'un chapeau.
   Terme d'anatomie. Portion des membranes foetales que l'enfant pousse quelquefois devant lui, et qui se trouve alors sur sa tête dans l'accouchement ordinaire. Cet enfant avait la coiffe en naissant.
   Nous devenons chrysalides dans l'utérus, lorsque nous sommes dans cette enveloppe qu'on nomme coiffe, VOLT. Newton, I, 8.
   Terme de botanique. Enveloppe membraneuse ou sorte de bourse qui recouvre l'urne ou cupule des mousses, et qui se rompt circulairement par son milieu.
   Terme de marine. Morceau de toile en croix de Malte pour recouvrir le bout des haubans.
   Terme de pêche. Filet à grandes mailles et évasé, qui se place à l'embouchure d'un filet à manche.
   Terme de boucherie. Membrane séreuse dans laquelle on fait cuire le foie de porc. On dit aussi toilette.
   Terme de mécanique. La coiffe d'une chèvre, la partie supérieure de cette machine.
   XIe s.
   [Il] tranche la coife entresques à la char, Ch. de Rol. CCL.
   XIIe s.
   Ne fust la coife du blanc haubert safré...., Ronc. p. 91.
   Ainsi [ils] fierent de haches com vilain de flael ; N'i avoient garant ne coife ne chapel, Sax. IX.
   Desor la coife de l'auberc doublentin, Raoul de C. 18.
   XIIIe s.
   Bauduins de Soriel ne les va de riens espargnant, ains le fiert de l'espée parmi la coiffe de fier [fer], H. DE VALENC. XXVI.
   Ouvrieres de coiffes à dames, et taies à orilliers, et de paveillons que on met par desus les autez [autels], Liv. des mét. 85.
   Les chevaliers qui se combatent por murtre ou por homecide se deivent combatre à pié et sans coifes, les testes roigniées à la reonde, Ass. de J. I, 165.
   Il m'ala maintenant querre coiffes blanches et me pingna moult bien, JOINV. 253.
   Laissons huer ceste chiennaille ; par la quoife Dieu, ainsi comme il juroit, encore en parlerons nous de ceste journée es chambres des dames, JOINV. 228.
   XIVe s.
   Gardez, belle seur, que vos cheveulx, vostre coiffe, vostre cueuvrechief et vostre chapperon soient bien simplement ordenés, Ménagier, I, 1.
   Coiffe et habit fourré [il] portoit, BRUYANT dans Ménagier, t. II, p. 24.
   Puis oste [en découpant le cerf] une coiffe de gresse qui est appelée foullie, et l'oste avec l'autre gresse que tu trouveras ez boyaux, Modus, f° XXII, verso.
   Les assistans dirent que le dit Jehan gaignoit bien à avoir deux buffes ou coiffes [coups sur la tête], DU CANGE coifeta..
   XVe s.
   Et demoura messire Regnault tout nud hors mis de quafe, FROISS. II, III, 59.
   XVIe s.
   Epiploon, vulgairement la coëffe, PARÉ I, 13.
   Le semblable se fait à l'enfant laissant sa coëffe [amnios] au ventre de sa mere, PARÉ XVIII, 16.
   Wallon, coif, s. m. ; provenç. cofa ; espagn. cofia et escofia ; portug. coifa ; ital. cuffia et scuffia ; bas-lat. cofea dans Fortunatus Venantius, cuphia dans Alcuin. On l'a tiré de l'ancien haut-allemand scufi, chevelure ; mais scufi n'aurait donné ni dans le provençal ni dans le français un mot sans s ; d'un mot hébreu kova, que Diez rejette et qui est en effet très peu probable ; de l'allemand Haube, bonnet ; holland. huif ; suédois, hufva, à quoi Diez objecte que l'h de l'allemand ne se change pas en c roman dans les noms appellatifs ; enfin Diez propose le haut-allemand kuppa, kuppha, mitre, qui, par une dérivation très facile en cette langue, a pu donner kuphja, d'où le bas-latin cofea, cuphia ; à quoi il ajoute, comme kuppha n'a point de tenants et aboutissants dans l'allemand, qu'il vient du latin cuppa, vase, vaisseau, coupe, une assimilation de forme ayant fait la transition de sens. On remarquera que l'italien prend facilement une s épenthétique, qui n'a rien d'étymologique ; <

Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. . 1872-1877.

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