côtoyer

côtoyer
(kô-to-ié ; plusieurs disent kô-toi-ié ; Richelet remarque qu'on prononce côteier, prononciation aujourd'hui abandonnée), je côtoie, tu côtoies, il côtoie, nous côtoyons, vous côtoyez, ils côtoient ; je côtoyais, nous côtoyions, vous côtoyiez ; je côtoyai ; je côtoierai ; je côtoierais ; que je côtoie, que nous côtoyions, que vous côtoyiez ; que je côtoyasse ; côtoyant ; côtoyé, v. a.
   Aller côte à côte de quelqu'un. Un vassal ne devait pas côtoyer son seigneur. Un valet ne doit pas côtoyer son maître.
   Côtoyer une armée, marcher sur son flanc.
   Ayant ramassé toutes leurs troupes et celles de leurs alliés au nombre de plus de cinquante mille hommes, ils côtoyaient l'armée d'Amilcar, ROLLIN Hist. anc. Oeuvres, t. I, p. 356, dans POUGENS.
   Simon le côtoya de si près dans toutes ses marches et contremarches, qu'il prévint tous ses desseins et l'obligea de se retirer, ROLLIN ib. t. IX, p. 332.
   Ce jour-là même, une autre route nous amenait Kutusof ; il la couvrait tout entière avec quatre-vingt-dix mille hommes ; il côtoyait, il dépassait Napoléon, SÉGUR Hist. de Nap. X, 3.
   Aller le long de. Leurs navires côtoyaient le rivage.
   Il [le héron] côtoyait une rivière, LA FONT. Fabl. VII, 4.
   Il y a un grand précipice que l'on côtoie fort longtemps, SÉV. 523.
   On dit que ce bois que nous côtoyâmes fourmille de voleurs, LA FONT. Lettres, VI.
   On fit faire par les Cosaques des bateaux légers auxquels ils sont accoutumés et qui peuvent côtoyer aisément les rivages de la Crimée, VOLT. Russ. I, 8.
   Nous côtoyons d'abord ces sommets escarpés Que les traits de la foudre ont si souvent frappés, DELILLE Énéide, III.
   Absolument. Ils ne firent que côtoyer.
   Fig. Se tenir très près de. Il avait dans son discours à côtoyer un sujet très scabreux. Dans sa vie aventureuse il côtoya souvent la misère.
   Se côtoyer, v. réfl. Se suivre en marchant l'un à côté de l'autre. Les deux armées se côtoyèrent longtemps.
   XIe s.
   Li emperere fait Rolant costeïr [mettre à son côté], Ch. de Rol. CCX.
   XIIe s.
   Tote Bretaigne [il] commence à costoier, Ainz ne fina trusqu'au mont Saint Michiel, li Coronemens Looys, V. 2038.
   Perse [ils] costient, Larchant et Balaguer, Ronc. p. 118.
   Et la pucele toute voie Le chevalier de près costoie [va à côté], la Charrette, V. 1997.
   XIIIe s.
   Et en alerent costiant terre et nagant, tant qu'il vinrent à port de salu, Chron. de Rains, 225.
   Lors m'en alai parmi la prée Contreval l'iaue esbanoiant, Tot le rivage costoiant, la Rose, 127.
   XVe s.
   Et puis chevaucherent le chemin de Valenciennes, et le costierent à la droite main, et vinrent à Denain, FROISS. I, I, 79.
   Et se mirent à chemin en costoyant Zelande, FROISS. I, I, 18.
   Ainsi qu'ils assembloient les coureurs dessus nommés qui costiés les avoient, FROISS. I, I, 140.
   Atant dressa son viaire et voyt parmy sa visiere que c'estoit il voirement ; adonc se veult plus aler que devant, mais le roi le costoie et dist : certes il convient que vous venez avecques moy, Perceforest, t. VI, f° 94.
   XVIe s.
   Il s'en alloyt coustoyant tousjours son ennemy, AMYOT Fab. 11.
   Il estoit descendu à sa requeste en la Macedoine dix mille Basternes combatans à cheval, et autres dix mille qui les coustoyoient toujours ès batailles à pied, AMYOT P. Aem. 18.
   Pyrrus avec deux mille Gaulois, coustoyant le long de la trenchée, essaya de passer de l'autre costé, AMYOT Pyrrh. 63.
   Ils rebrousserent chemin, ayans opinion que l'armée enemie les costoyeroit, pour esperer une occasion d'attraper quelqu'une de leurs troupes, LANOUE 627.
   Quant la clemence ne s'escartoit pas du tout de la severité, ains la coustoyoit et accompagnoit, afin que l'une des voyes fust aydée de l'aultre, CONDÉ Mémoires, p. 552.
   En costoyant la mer à la queste de leurs mines, aulcuns Espaignols...., MONT. IV, 20.
   Cettuy-ci [le commerce avec les livres] costoye tout mon cours et m'assiste partout ; il me console en la vieillesse et en la solitude...., MONT. III, 287.
   Côte ; Berry, coûtéger ; ital. costeggiare.

Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. . 1872-1877.

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