dépriser

dépriser
(dé-pri-zé) v. a.
   Diminuer le prix, le mérite d'une chose, d'une personne. Ne déprisez pas cette propriété.
   Plus il [l'écrivain sacré] entasse de choses ensemble, plus il déprise ce qu'il entasse avec soin, BOSSUET Concupisc. 12.
   N'est-ce pas s'avilir soi-même que de dépriser à ce point toute l'humanité ?, MASS. Pet. car. Humanité des gr..
   Je ne prétends pas dépriser Corneille ; mon commentaire n'est ni un panégyrique ni une censure, VOLT. Sur Poly..
   Apprenez à aimer tous les hommes et même ceux qui les déprisent, J. J. ROUSS. Ém. IV.
   Absolument.
   On ne déprise avec affectation que par le chagrin de ne pouvoir mépriser, DUCLOS dans le Dict. de POITEVIN..
   Se dépriser, v. réfl. Rabaisser ce qu'on est, ce qu'on vaut.
   Attentif à guetter l'opinion qu'on avait de lui, il lui arrivait souvent de parler de lui-même avec une humilité feinte, pour éprouver si l'on se plairait à l'entendre se dépriser, MARMONTEL Mém. V.
   Se rabaisser réciproquement. Ces deux hommes se déprisent sans cesse.
   DÉPRISER, MÉPRISER. Dépriser, c'est diminuer le prix ; mépriser, c'est ôter le prix. L'envie s'efforce de dépriser les belles actions. La grandeur d'âme méprise la vengeance.
   XIIIe s.
   .... tant [il] se hait et desprise Qu'il pert sa force et sa vigueur, AUDEFR. LE BAST. Romancero, p. 9.
   Plus les servent, plus les desprisent, la Rose, 7582.... Por ce que il me semble que il a desprisié et despité le seignor, Ass. de J. 105.
   XIVe s.
   Et par ces deux manieres il desprisent ou font petis les profis par eulz receus, ORESME Eth. 255.
   XVe s.
   Je ne dis pas pour despriser les autres nations, mais ceulx-là ont eu de grandes victoires, COMM. II, 2.
   XVIe s.
   Nous les obscurcissons [les grâces des autres], ou desprisons le plus qu'il nous est possible, CALV. Instit. 541.
   Afin qu'il connoisse de combien vous desprisez [méprisez] sa folie, MARG. Nouv. IV.
   Se louer soy mesme est aussi importun, comme se despriser et blasmer, AMYOT Arist. et Caton comp. 11.
   À fin que quelque jour ils acquissent ceste louange, d'avoir remis en prix ce qui estoit desprisé, LANOUE 280.
   .... Comme les fins marchands qui desprisent ce qu'ils ont plus grande envie d'acheter, YVER p. 532.
   Bacchus tant feut des Indians desprisé que ilz ne daignarent luy aller encontre, RAB. Pant. V, 39.
   Il me semble qu'aussi souvent on me loue qu'on me desprise, oultre la raison, MONT. IV, 114.
   Dé.... préfixe, et prix ; provenç. desprezar, despreciar ; espagn. despreciar ; portug. desprezar ; ital. disprezzare, dispregiare.

Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. . 1872-1877.

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  • dépriser — [ deprize ] v. tr. <conjug. : 1> • v. 1361; desprisier v. 1175; de dé et priser ♦ Littér. Apprécier au dessous de son prix, de sa valeur. ⇒ déprécier, mésestimer, sous estimer. Dépriser l œuvre de qqn, dépriser un auteur. « Ce poète déprise …   Encyclopédie Universelle

  • dépriser — DÉPRISER. verb. act. Témoigner qu on fait peu de cas d une chose. Il ne se dit guère qu en parlant De marchandise. Si vous ne voulez point acheter, du moins ne déprisez point notre marchandise.Déprisé, ée. participe …   Dictionnaire de l'Académie Française 1798

  • dépriser — Dépriser. v. a. Tesmoigner faire peu de cas d une chose. Il ne se dit guere qu en parlant de marchandise. Si vous ne voulez point acheter, du moins ne déprisez pas nostre marchandise …   Dictionnaire de l'Académie française

  • DÉPRISER — v. a. Mettre une chose au dessous de son prix, de sa valeur. Il se dit surtout en parlant De marchandises. Si vous ne voulez point acheter, du moins ne déprisez point notre marchandise. DÉPRISÉ, ÉE. participe …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • DÉPRISER — v. tr. Apprécier une chose au dessous de sa valeur …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • déprécier — [ depresje ] v. tr. <conjug. : 7> • 1762 ; lat. depretiare, de pretium « prix » I ♦ V. tr. 1 ♦ Diminuer la valeur, le prix de. Déprécier une marchandise. ⇒ avilir. Déprécier en dégradant, en détériorant. Immeuble déprécié par la proximité d …   Encyclopédie Universelle

  • mésestimer — [ mezɛstime ] v. tr. <conjug. : 1> • 1556 ; de mé et estimer ♦ Littér. Avoir mauvaise opinion de (qqn, qqch.); ne pas apprécier à sa juste valeur. ⇒ déprécier, méconnaître, méjuger, sous estimer. « il mésestimait par principe un pouvoir… …   Encyclopédie Universelle

  • déprisement — (dé pri ze man) s. m. Action de dépriser. HISTORIQUE    XVIe s. •   Courage invincible, asseurance parfaicte, deprisement de tout ce pour quoy les humains tant veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent, RAB. Garg. I, Prologue..… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • DÉNIGRER — v. a. Tenir un langage qui tend à atténuer, à détruire la bonne opinion que les autres ont de quelqu un, à dépriser la qualité, la valeur de quelque chose. Il ne parla de cet homme que pour le dénigrer. On n est que trop porté à dénigrer le… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • MÉSESTIMER — v. a. Avoir mauvaise opinion de quelqu un, n avoir point d estime pour lui. Depuis qu il a fait cette action, je l ai toujours mésestimé. Cette action l a fait mésestimer de tout le monde.   Il signifie aussi, Apprécier une chose au dessous de sa …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

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