guindé

guindé
guindé, ée
(ghin-dé, ée) part. passé de guinder.
   Hissé, porté en haut à l'aide de machines.
   Sinon il consentait d'être en place publique Guindé la hart au col, étranglé court et net, LA FONT. Fabl. VI, 19.
   Par extension.
   Dans quelque rang qu'il soit des mortels regardé, Je le [Jupiter] tiendrais fort misérable, S'il ne quittait jamais sa mine redoutable Et qu'au faîte des cieux il fût toujours guindé, MOL. Amph. Prol..
   Fig. Qui a un caractère factice d'élévation, et comme si une machine avait contribué à cette élévation.
   Les vers d'Horace [tragédie de Corneille] ont quelque chose de moins guindé, CORN. Ex. de Cinna..
   Vous me dépeignez fort bien ce bel esprit guindé ; je ne l'aimerais pas mieux que vous ; mais je ne serais point étonnée que le comte de Guiche s'en accommodât, SÉV. Lett. 6 avril 1672.
   Il était guindé dans toutes ses allures, HAMILT. Gramm. 7.
   Dufresne [un acteur] n'était nullement fait pour les rôles de dignité et de force ; je l'ai vu guindé dans Athalie, quand il faisait le grand prêtre, VOLT. Lett. d'Argental, 17 janv. 1742.
   Elles [des dames anglaises] étaient guindées et froides, prenaient du thé, faisaient un grand bruit avec leurs éventails, ne disaient mot, ou criaient toutes à la fois pour médire de leur prochain, VOLT. Mél. littér. Lett. à M***..
   Un goût factice et guindé qui n'est plus que l'ouvrage de la mode, J. J. ROUSS. Hél. VI, 5.
   Que d'orateurs guindés qui se disent profonds Se tourmentent sans fin pour enfanter des sons !, GILB. Le XVIIIe s..
   Il est toujours guindé, il a l'air contraint, il veut paraître toujours grave.
   Il n'a rien de vrai, ni de naturel, il est guindé, et outré en tout, FÉNEL. Dial. des morts anc. Dial. 24.
   Terme de manége. Être guindé à cheval, s'y tenir raide, dans une position gênée et avec affectation.

Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. . 1872-1877.

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  • guindé — guindé, ée [ gɛ̃de ] adj. • 1643; de guinder 1 ♦ Qui manque de naturel en s efforçant de paraître digne, supérieur. ⇒ compassé. Par ext. Mal à l aise. ⇒ contraint, gourmé; fam. constipé. Avoir un air guindé. ⇒ affecté, étudié, solennel (cf.… …   Encyclopédie Universelle

  • Guinde — (T) Une guinde est un lien qui sert à accrocher les portants d un décor les uns aux autres, ou à les suspendre aux cintres. Elle désigne une grue à bras pour élever les fardeaux. C est l un des mots que l on utilise, au théâtre, à la place du mot …   Wikipédia en Français

  • guindé — Guindé, [guind]ée. part. On dit, d Un Autheur dont le style est forcé pour affecter trop le sublime, qu Il est guindé. On le dit aussi, d Une personne qui a l air contraint, qui veut paroistre tousjours grave & serieux. Cet homme est tousjours… …   Dictionnaire de l'Académie française

  • guinde — s. m. 1. Espécie de jarro indiano para água; gomil. 2.  [Por extensão] Bacia de metal para lavagem de cara e mãos …   Dicionário da Língua Portuguesa

  • guindé — n.f. Voiture, guimbarde : Elle est naze, ta guindé. / Grosse corde (théâtre) …   Dictionnaire du Français argotique et populaire

  • guinde — (ghin d ) s. f. 1°   Nom d une petite presse à moulinet et sans vis, dont se servent les tondeurs de draps.    On dit aussi guinda. 2°   Terme de marine. Machine à poulie pour élever de gros fardeaux …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • uindé — guindé …   Dictionnaire des rimes

  • guinder — [ gɛ̃de ] v. tr. <conjug. : 1> • windéXIIe; scand. winda « hausser » 1 ♦ Mar. Hisser (un mât) au moyen d un palan. Guinder un mât de hune. ♢ Techn. Élever (un fardeau) avec une machine (grue, poulie). ⇒ 1. lever. 2 ♦ …   Encyclopédie Universelle

  • GUINDER — v. a. Hausser, lever en haut par le moyen d une machine. Guinder un fardeau. Guinder des pierres avec une poulie, avec une grue. Il se fit guinder avec une corde au haut de la tour. En termes de Marine, Guinder un mât de hune, de perroquet, etc.… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • raide — [ rɛd ] adj. • v. 1190; roide [ rwad ] v. 1160, usité jusqu au XIXe; fém. de roit;XIVe aux deux genres; lat. rigidus I ♦ 1 ♦ Qui ne se laisse pas plier, manque de souplesse. ⇒ rigide. Un tissu raide. Cheveux raides, plats et lisses (opposé à… …   Encyclopédie Universelle

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