permission

(pèr-mi-sion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.

1°   Autorisation de dire, de faire.

•   Ce cavalier [la tragédie de Clitandre] n'eût jamais osé vous aller entretenir de ma part, si votre permission ne l'en eût autorisé et comme assuré que vous l'aviez en quelque sorte d'estime, CORN. Clit. Epît..

•   Saint Pierre demande permission de frapper Malchus, PASC. Jésus-Christ, 11, édit. FAUGÈRE..

•   Comme les femmes ont permission d'être faibles, SÉV. 23 oct. 1683.

•   Moi prétendant que la permission tacite était impossible à obtenir, imprudente même à demander, J. J. ROUSS. Conf. X..

•   Je n'ai laissé voir aucune de vos lettres ; mais, par la permission que vous m'en donnez, j'ai montré la dernière, J. J. ROUSS. Lett. à Pictet, 19 janv. 1765.

   Fig.

•   Lorsqu'ils [les Anglais] ont fait des ouvrages sans la permission de la nature, lorsqu'ils ont imité le théâtre français, ils ont fait de pauvres tragédies, VILLEMAIN Littér. Tabl. du XVIIIe siècle, 2e partie, 2e leçon..

   Fig. Abuser de la permission, se dit de celui à qui on peut reprocher un excès en quelque chose que ce soit. Il est depuis six semaines logé chez moi ; c'est abuser de la permission.

•   Guilleragues disait hier que Pellisson abusait de la permission qu'ont les hommes d'être laids, SÉV. 5 janv. 1674.

   Avec votre permission, formule de politesse.

•   Avec votre permission, il n'a pas dit la vérité, MOL. Fourber. II, 5.

   Avec votre permission, se dit aussi quand on veut adoucir quelque reproche.

•   Mais, avec votre permission, de quel droit me parlez-vous ainsi ? C'est, avec ou sans sa permission, assez mal raisonné, MIRAB. Lett, orig. t. III, p. 304, dans POUGENS.

2°   Permission de chasse. Obtenir une permission de chasse. On dit aujourd'hui permis de chasse.

3°   Permission de Dieu, ordre de la Providence.

ÉTYMOLOGIE

   Ital. permissione ; du lat. permissionem, de permissum, supin de permittere, permettre.