repentir

repentir
repentir (se) 1.
(re-pan-tir), je me repens, tu te repens, il se repent ; je me repentais ; je me repentis ; je me repentirai ; je me repentirais ; repens-toi ; que je me repente ; que je me repentisse ; repentant ; repenti v. réfl.
Éprouver un chagrin qui est de la nature du regret, à propos de fautes, de manquements.
   Je veux qu'il se repente et se repente en vain, CORN. Perthar. II, 1.
   Le Seigneur adressa alors sa parole à Samuel, et il lui dit : Je me repens d'avoir fait Saül roi, parce qu'il m'a abandonné, SACI Bible, Rois, I, XV, 11.
   Loin de se repentir d'avoir pris les armes, la réforme ne se repent que de s'être repentie de les avoir prises, BOSSUET 5e avert. 10.
   Je veux bien avouer de lui [Charles Ier] ce qu'un auteur a dit de César : qu'il a été clément jusqu'à être obligé de s'en repentir, BOSSUET Reine d'Anglet..
   Dans les tourments inouïs de sa dernière maladie.... elle n'a eu à se repentir que d'avoir une seule fois souhaité une mort plus douce, BOSSUET Anne de Gonz..
   ....Trop tard, dans le naufrage, Confus on se repent d'avoir bravé l'orage, BOILEAU Sat. XII.
   Se repent-il déjà de m'avoir apaisée ?, RAC. Baj. III, 6.
   ....Des fureurs dont mon coeur outragé Ne se repentirait qu'après s'être vengé, RAC. Mithr. II, 5.
   J'ai fait ce que j'ai dû, je ne m'en repens pas, RAC. Baj. III, 1.
   Je me suis repenti de ne l'avoir pas fait travailler moi-même [un fer] ; car il ne s'agissait que de le trancher en lames, BUFF. Hist. nat. Min. t. VII, p. 284.
   Avec ellipse du pronom personnel.
   Dans ce hardi métier [la satire] La peur plus d'une fois fit repentir Régnier, BOILEAU Sat. IX..
   Par menace : Il s'en repentira. Je l'en ferai repentir.
   XIe s.
   Se de venir paien ne se repentent, Ch. de Rol. CCXIV.
   Si pren conseil, que vers mei [tu] ter repentes, ib. CCLXII.
   XIIe s.
   S'en veire [vraie] humilité te vols tost repentir, Ensi aies salu...., Th. le mart. 77.
   Deu se repenti que out fait rei Saul, Rois, p. 54.
   Deu ne se puet pas repentir de chose qu'il face - Il n'est pas huem ki se repente, ib. p. 57.
   XIIIe s.
   Si sai-ge bien certainement, Combien qu'el se maint [mène, conduise] sagement, N'est nus [nul] qui marié se sente, S'il n'est fox, qui ne s'en repente, la Rose, 8726.
   Quant heritages est vendus soit de fief ou de villenage, li venderes et li aceteres s'en poent bien, s'il lor plest, de lor commun assentement, repentir, avant que saisine de segneur soit fete, BEAUMANOIR XXVII, 7.
   XIVe s.
   Qui tost juge, tost se repent, Ménagier, I, 9.
   XVe s.
   Fuyez, truant, caymant et coquin, Maquerelles, ribaudes repenties, E. DESCH. Poésies mss. f° 353.
   L'on ne se repent jamais pour parler peu, mais bien souvent de trop parler, COMM. I, 3.
   XVIe s.
   Elle leur dit : le premier qui mettra la main sur moy s'en repentira, AMYOT Artax. 39.
   Je leur lairrois [aux enfants] la jouissance de mes biens, mais avecques liberté de m'en repentir s'ils m'en donnoient occasion, MONT. II, 77.
   Des mains, nous interrogeons, nombrons, confessons, repentons...., MONT. II, 159.
   Trop tard on se repend quand la faute est commise, RONS. 757.
   M. du Bellay disoit des courtisanes repenties, qu'elles estoient repenties d'estre repenties, BRANT. Dames gal. t. I, p. 168, dans LACURNE.
   Qui premier prend ne se repent, COTGRAVE .
   Tel consent qui se repent, COTGRAVE .
   Trop tard se repend qui tout despend, COTGRAVE .
   Trop tard se repend le rat entre les pattes du chat, COTGRAVE .
   Wallon, s'ripeinti ; provenç. repentir, repenedre ; catal. repenedir ; anc. espagn. repentir ; ital. ripentire ; de re..., et l'anc. franç. pentir, qui représente le lat. poenitere, se repentir (voy. pénitence).
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repentir 2.
(re-pan-tir) s. m.
   Tristesse particulière que nous causent nos fautes.
   Il n'est crime envers moi qu'un repentir n'efface, CORN. Cinna, IV, 2.
   Notre repentir n'est pas tant un regret du mal que nous avons fait, qu'une crainte de celui qui nous en peut arriver, LA ROCHEFOUC. Max. 180.
   Cette tristesse que nos fautes nous causent a un nom particulier et s'appelle repentir, BOSSUET Conn. I, 19.
   Le chemin est encore ouvert au repentir, RAC. Baj. II, 1.
   Dieu fit du repentir la vertu des mortels, VOLT. Olymp. II, 2.
   Le repentir, le plus grand, le plus insupportable de tous les maux, GENLIS Théât. d'éduc. la Bonne mère, II, 5.
   Le repentir qui se répète fatigue l'âme ; ce sentiment ne régénère qu'une fois, STAËL Corinne, X, 5.
   Ô mon Dieu ! s'il est vrai que, dans ta grâce immense, Le repentir ait place auprès de l'innocence, P. LEBRUN Marie St. V, 5.
   Au plur.
   N'attendez point de moi d'infâmes repentirs, D'inutiles regrets ni de honteux soupirs, CORN. Cinna, V, 1.
   Il [le roi] lui parla [au prince de Conti] d'un air de maître qui a dû causer de graves repentirs, SÉV. 28 juill. 1682.
   La volupté, des repentirs suivie, J. B. ROUSS. Épîtres, II, 5.
   Les repentirs, les doux souvenirs, les regrets, l'attendrissement se partagent le soin de me faire oublier quelques moments mes souffrances, J. J. ROUSS. 3e lett. à M. de Malesherbes..
   Quand il aura béni toutes les innocences, Puis tous les repentirs, V. HUGO Chants du crépuscule, 30.
   Fig.
   Le mauvais temps continue.... on se hasarde sous l'espérance de la Saint-Jean, on prend le moment d'entre deux nuages pour être le repentir du temps, qui veut enfin changer de conduite, et l'on se trouve noyés, SÉV. 21 juin 1680.
   Familièrement. En être au repentir, regretter d'avoir fait quelque chose.
   Sur un ton si chagrin vous parlez des époux, Que vous avez l'air, entre nous, D'en être.... au repentir vous-même, IMBERT Jaloux sans amour, II, 7.
   Changement de résolution.
   Mais, puisque désormais son lâche repentir Dément le sang des dieux dont on le fait sortir, Ma fille, c'est à nous de montrer qui nous sommes, RAC. Iph. II, 4.
   Les fléaux, comme les dons de Dieu, sont sans repentir, MASS. Or. fun. Villars..
   Terme de peinture. Trace d'un premier trait qu'on a corrigé. Il y a des repentirs dans ce tableau.
   Au plur. Terme de coiffure. Cheveux roulés en hélice ou en tire-bouchons que quelques femmes laissent pendre des deux côtés du visage.
   XIIe s.
   Onques Tristans, cil qui but le brevage, Plus loiaument n'ama sanz repentir, Couci, XIX.
   XVIe s.
   Regarde en quel danger follement tu te jettes, Et au pris de ta vie un repentir n'achetes, RONS. 757.
   De court plaisir long repentir, COTGRAVE .
   Repentir 1. L'ancienne langue avait aussi repentie, repentise et même repentison.

Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. . 1872-1877.

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