vent

vent
(van) s. m.
   Courants d'air plus ou moins rapides occasionnés par les changements qui surviennent dans la pesanteur spécifique et le ressort du fluide atmosphérique.
   On entendit devant le Seigneur un vent violent et impétueux, capable de renverser les montagnes et de briser les rochers, SACI Bible, Rois, III, XIX, 11.
   Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts, LA FONT. Fabl. I, 22.
   Elle n'avait ni assez de vent, ni assez de voiles pour favoriser sa course précipitée, BOSSUET Reine d'Anglet..
   M. Halley attribue la cause de ces vents [alizés], et avec beaucoup de vraisemblance, au mouvement diurne de la terre, ou, pour parler le langage ordinaire, au cours du soleil d'orient en occident, MAIRAN Éloge de Halley..
   Si les hommes étaient sages, ils se mettraient toujours au soleil, et fuiraient le vent du nord comme leur ennemi capital, VOLT. Lett. d'Argental, 13 oct. 1769.
   Donner une histoire des vents, qui serait un ouvrage très utile pour la navigation et pour la physique, BUFF. Hist. nat. Preuv. théor. terr. Oeuv. t. II, p. 253.
   On sait que les vents élèvent des montagnes de sable dans l'Arabie et dans l'Afrique, qu'ils en couvrent les plaines...., BUFF. ib. 2e disc. Oeuv. t. I, p. 168.
   Nous pouvons regarder l'action du soleil et de la lune, sinon comme l'unique cause des vents, au moins comme une des causes que nous cherchons, D'ALEMB. Oeuv. t. XIV, p. 8.
   On se tromperait sûrement, si l'on attribuait tous les vents à la même cause, quoiqu'ils soient tous un courant d'air qui se précipite vers quelque endroit, SENNEBIER Ess. art d'observ. t. II, p. 102, dans POUGENS.
   Le 6 juin, les vents passèrent au sud-est ; le ciel devint blanchâtre et terne ; tout annonçait que nous étions sortis de la zone des vents alizés, LAPÉROUSE Voy. t. II, p. 131, dans POUGENS.
   Les arbres sont moins renversés par le vent pendant l'hiver que pendant l'été, parce que, pendant cette dernière saison, ils sont garnis de feuilles, qui font que le vent a plus de prise sur eux, BRISSON Traité de phys. t. II, p. 181.
   La direction du vent exerce une très grande influence sur la hauteur du mercure dans le baromètre ; les vents des régions boréales le font monter, BOUVARD Instit. Mém. scienc. t. VII, p. 276.
   Vent blanc, sorte de vent du midi ou de l'est, suivant les localités, qui souffle sans couvrir le ciel de nuages.
   Les vents reçoivent des qualifications différentes suivant leur vitesse ; les principaux sont : vent frais, qui parcourt 6 mètres à la seconde ; vent bon frais, qui parcourt 8 mètres à la seconde ; vent impétueux, qui parcourt 15 mètres.
   Vent coulis, vent qui passe par de petites ouvertures.
   On n'emploierait pas la plus petite somme pour le garantir de tous les vents coulis qui soufflent comme dans la caverne d'Éole, CARACCIOLI Lett. récréat. t. III, p. 139, dans POUGENS.
   Moulin à vent, voy. moulin.
   Il ne fait ni vent ni haleine, il y a un grand calme.
   Le vent tourne, la direction du vent change.
   Fig. Le vent tourne, la disposition des choses, des esprits change.
   Les principaux de la cour, voyant l'occasion favorable et le vent tourné à la miséricorde, se levèrent et intercédèrent avec larmes, VAUGEL. Q. C. VII, 2.
   Au vent, au gré du vent, se dit de ce que le souffle du vent agite. Ses cheveux flottent au gré du vent.
   Leur chevelure au vent, et le feu dans les yeux, DELILLE Én. VII.
   Ce vaisseau flotte au gré du vent, à la merci du vent, il n'est plus gouverné.
   Aller comme le vent, plus vite que le vent, aller extrêmement vite.
   Nous avons quatre chevaux à chaque calèche ; cela va comme le vent, SÉV. 104.
   J'avais pris votre cabriolet, j'allais comme le vent, PICARD Trois quart. I, 8.
   Jeter la plume, la paille au vent, locution prise de l'action de jeter une plume au vent pour voir d'où il souffle, et qui signifie se laisser conduire par le hasard.
   Mettre la plume au vent, hasarder quelque chose.
   Regarder de quel côté vient le vent, examiner de quel côté le vent souffle.
   Elle interrompait à tout moment la lecture pour demander de quel côté venait le vent, VOLT. Princ. de Babyl. 7.
   Fig. Regarder de quel côté vient le vent, s'amuser à regarder dehors sans aucun dessein et en homme oisif.
   J'y entends tous les matins mille oiseaux ; vous n'en avez point où vous êtes, et vous observez seulement, comme vous disiez l'autre jour, de quel côté vient le vent ; votre terrasse doit être une fort belle chose, SÉV. 436.
   Fig. Regarder de quel côté vient le vent, signifie aussi observer le cours des événements pour y subordonner sa conduite.
   Autant en emporte le vent, se dit des choses légères que le vent enlève facilement.
   La housse ôtée, il n'y a qu'à la secouer ; autant en emporte le vent ; cela s'en va comme de la poussière, DANCOURT les Agiot. II, 3.
   Fig. Autant en emporte le vent, c'est-à-dire tout ce que vous dites ou faites, le vent l'emporte ; il n'en reste rien.
   Mille fois, au fort de l'orage J'ai regretté votre Carthage : Autant en emportait le vent, SCARR. Virg. VI.
   Je ne finirais jamais de vous dire tous les compliments qu'on me fit [à la cour], et à vous aussi ; et de tout cela, autant en emporte le vent ; on est ravi de revenir chez soi, SÉV. 6 janv. 1672.
   Fig. C'est une girouette qui tourne à tout vent, au moindre vent, il tourne à tout vent, se dit d'un esprit léger, inconstant.
   Peut-être cet esprit qui se tourne à tout vent Vous aimerait alors autant qu'auparavant, RACAN Berger. Polist. I, 2.
   La tête d'une femme est comme la girouette Au haut d'une maison, qui tourne au premier vent, MOL. Dép. amour. IV, 3.
   Tourner, suivant l'expression de saint Paul, à tout vent de doctrine, BOURDAL. Pens. t. I, p. 158.
   Importun à tout autre, à soi-même incommode, Il change à tous moments d'esprit comme de mode, Il tourne au moindre vent, BOILEAU Sat. VIII.
   Fig. À tout vent, suivant toutes les impulsions.
   Dieu me garde d'aller me fourrer dans le tourbillon d'impertinences qui emporte à tout vent toutes les cervelles de Paris, VOLT. Lett. Richelieu, 29 avr. 1772.
   Fig. Humer le vent, être gobe-mouche, croire niaisement.
   Fig. Avoir le visage au vent, être malheureux.
   Fig. Lier le vent, tenter une chose impossible.
   Ils n'en viendront à bout [de marier un homme irrésolu] que le jour qu'ils auront trouvé l'invention de lier le vent, et de fixer le mercure, SÉV. 3 nov. 1688.
   Coup de vent, vent violent qui s'élève tout d'un coup.
   Le temps fut très beau jusqu'au 28, que nous eûmes un coup de vent très violent de la partie de l'est, LAPÉROUSE Voy. t. II, p. 41.
   Coiffé en coup de vent, se dit d'une personne dont les cheveux sont en désordre comme si le vent les avait dérangés.
   Terme de marine. Coups de vent, vents très forts dont la direction varie peu.
   Vents souterrains, vents qui se forment dans les concavités de la terre.
   Les vents souterrains, produits par ces agitations, soufflent et s'élancent avec violence...., BUFF. Min. t. IX, p. 12.
   Il signifie quelquefois simplement l'air, les airs.
   Par mes soupirs, au vent sans profit dispersés, RÉGNIER Élég. II.
   [Guerriers morts].... dont les troncs pourris exhalent dans les vents De quoi faire la guerre au reste des vivants, CORN. Pomp. I, 1.
   L'un, sur un roc assis, Chantait aux vents ses amoureux soucis, LA FONT. Court..
   Enfin elle [la Brinvilliers, exécutée et brûlée] est au vent, et son confesseur dit que c'est une sainte, SÉV. 29 juill. 1676.
   Que sa cendre coupable abandonnée aux vents...., VOLT. Brut. I, 2.
   Déraciné dans ses entrailles, L'enfer de la Bastille, à tous les vents jeté, Vole, débris infâme..., A. CHÉN. le Jeu de paume..
   Fendre le vent, s'en aller, faire banqueroute.
   Envoyer au vent, envoyer promener.
   Envoyer et la dame et les amours au vent, CORN. Suite du Ment. II, 5.
   Mettre flamberge au vent, tirer l'épée, dégainer.
   Courage, mon garçon ! tout heur nous accompagne : Mettons flamberge au vent, et bravoure en campagne, MOL. l'Ét. III, 5.
   Fig.
   Il va trouver sa femme, Met la fleurette au vent, LA FONT. Coupe..
   En plein vent, en plein air. Une boutique en plein vent.
   Il meurt, et la joie expire ! Il meurt, lui qui si souvent Nous a fait mourir de rire à son théâtre en plein vent !, BÉRANG. Turlupin..
   Terme de jardinage. Un arbre planté en plein vent, un arbre en plein vent, un arbre de plein vent, ou de haut vent, et, elliptiquement, un plein vent, un arbre qui n'a aucun abri contre le vent, qui n'est pas en espalier.
   Mi-vent, ou demi-vent, arbre fruitier à tige peu élevée abandonné à lui-même.
   Les quatre vents, les quatre points cardinaux.
   Être logé aux quatre vents, être logé dans un lieu mal fermé.
   Un sixième qui était un cabinet ouvert aux quatre vents, MONTESQ. Lett. pers. 45.
   Les vents, personnages mythologiques, qui avaient pour fonction de souffler suivant le commandement d'Éole, leur roi.
   Mais un jour que les vents, retenant leur haleine, Laissaient paisiblement aborder les vaisseaux, LA FONT. Fabl. IV, 2.
   .... au printemps, quand Flore dans les plaines Faisait taire des vents les bruyantes haleines, BOILEAU Lutr. II.
   Avez-vous dans les airs entendu quelque bruit ? Les vents nous auraient-ils exaucés cette nuit ?, RAC. Iphig. I, 1.
   Acteurs qui, sur les théâtres et surtout à l'Opéra, représentent les vents.
   Dans des chaconnes et gavottes, J'ai vu des Fleuves sautillants ; J'ai vu danser des Matelotes, Trois Jeux, six Plaisirs et deux Vents, PANARD Oeuv. t. III, p. 334.
   Têtes de vents, bouches de vents, têtes, bouches peintes ou sculptées, aux joues tendues, représentant les vents.
   Des faces avec des joues enflées, pour représenter les vents qui soufflent, BOUHOURS Entretiens, 6.
   Dans les contrées maritimes, vent de terre ou brise de terre, vent qui vient de la terre. Vent de mer, ou brise de mer, vent qui vient de la mer.
   Terme de marine. Les trente-deux vents ou la rose des vents, la division du compas.Le vent considéré dans son action sur un bâtiment.
   Je ne laisserai pas de vous pouvoir montrer quelque jour des poulets [billets d'amour] en portugais.... mais j'espère que le vent [un navire poussé par le vent] emportera bientôt toutes ces affections et me mettra en lieu où j'en ai de plus solides, VOIT. Lett. 43.
   Dans deux jours il [un navire] sera achevé de charger, et partira au premier vent, VOIT. ib. 43.
   Il fait voile, il vogue, il a bon vent, LA FONT. Fianc..
   Nous eûmes assez longtemps un vent favorable pour aller en Sicile, FÉN. Tél. I.
   Pincer le vent, rallier le vent ou au vent, serrer le vent, tenir le vent, et aller au plus près du vent, ou, elliptiquement, aller au plus près, disposer les voiles de manière que le bâtiment aille le plus près qu'il est possible de la ligne sur laquelle le vent souffle, en remontant vers le côté d'où il souffle.
   Dans cette situation, je crus devoir serrer le vent, et gouverner au sud-sud-est, LAPÉROUSE Voy. t. III, p. 10, dans POUGENS.
   Avoir le vent sur un navire, être au vent d'un navire, avoir le dessus du vent, gagner le vent, le dessus du vent à un navire, se mettre entre le lieu d'où le vent souffle et le navire dont il s'agit.
   Les nouvelles portant, même celles de Bruxelles et d'Amsterdam, que nos vaisseaux avaient le vent sur l'ennemi, et qu'on les a vus poursuivre les Hollandais vers le nord, PELLISSON Lett. hist. t. I, p. 297.
   Fig. Gagner le vent, l'emporter. On peut le rétorquer [l'axiome] ; et, en tournant la médaille, on gagnera le vent sur le moraliste, Analyse de Bayle, t. II, p. 90.
   Quand un objet se trouve plus près de l'origine du vent que la perpendiculaire à la direction de l'aire de vent qui passe par un autre objet, le premier de ces objets est au vent de l'autre ; s'il est plus loin de l'origine du vent par rapport à cette perpendiculaire, il est sous le vent de l'autre objet.
   Cette île était au vent à nous, elle était entre le lieu d'où soufflait le vent et nous. Cette île nous restait sous le vent, nous étions entre cette île et l'endroit d'où le vent soufflait.
   Sous le vent, du côté opposé à celui d'où vient le vent.
   Le Portefaix se trouvait sous le vent de mon escadre, JEAN BART dans JAL.
   L'île d'Aves, à cinquante lieues sous le vent de la Dominique, est si couverte d'oiseaux de mer, qu'on n'en voit nulle part en aussi grande quantité, BUFF. Ois. t. XIII, p. 359.
   Fig. Avoir le dessus du vent, avoir l'avantage sur quelqu'un.
   Celle [philosophie] d'Epicure, ses pourceaux voluptueux, celle d'Aristote, ses scolastiques contentieux, qui ont si bien aujourd'hui le dessus du vent, LA MOTHE LE VAYER Dial. d'Orat. Tub. t. I, p. 162.
   Fig. Il est au-dessus du vent, se dit d'un homme en fortune, en position de ne rien craindre ; locution qui n'est pas usitée au propre dans la marine.
   La voilà donc [Mme d'Arpajon] transportée de joie, au-dessus du vent et de tous les procès de M. d'Ambres, SÉV. 13 juin 1684.
   Disputer le vent, se dit de vaisseaux qui font leurs efforts pour gagner le dessus du vent l'un par rapport à l'autre.
   Chicaner le vent, lutter le plus possible contre la direction du vent.
   Le vent est juste quand il force à tenir le plus près pour gouverner à l'aire de vent prescrite.
   Vent fait, vent qui ne varie plus, qui paraît devoir durer.
   Vents alizés, voy. alizé.
   Vent frais, voy. frais 1, n° 2.
   Vent forcé, vent violent et plus fort qu'il ne faut.
   Avoir vent arrière, se dit de l'allure sous laquelle navigue un bâtiment, lorsque le vent le frappe dans la direction de sa poupe, et qu'il marche dans le même sens que le vent avec ses voiles déployées en conséquence.
   Dans un sens opposé, avoir vent debout, vent contraire, un vent opposé à la route qu'on veut tenir.
   Nous passâmes en deux heures le premier goulet, malgré le vent qui était directement debout et très violent, BOUGAINVILLE Voy. t. I, p. 234.
   Être vent devant, se dit d'un navire qui reçoit le vent sur ses voiles, en le prenant de devant.
   Avoir le vent en poupe, être favorisé par le vent ; ne se dit pas souvent au propre dans la marine.
   Sa flotte, qu'à l'envi favorisait Neptune, Avait le vent en poupe ainsi que sa fortune, CORN. Pomp. III, 1.
   On y arriva le lendemain [à Sainte-Marthe].... on était porté d'un vent en poupe extrêmement frais, d'Estrées à Seignelay, 24 août 1680, dans JAL.
   Fig. Avoir le vent en poupe, être favorisé par les circonstances, avoir l'avantage sur quelqu'un.
   Pour peu qu'en ce métier on ait le vent en poupe...., BOURSAULT Fabl. d'És. v, 4.
   Vent largue, voy. largue.
   Vent du large, vent soufflant de la haute mer.
   Nous étions abrités des vents du large par un gros morne coiffé de nuages...., LAPÉROUSE Voy. t. II, p. 114, dans POUGENS.
   Avoir vent et marée, se dit d'un navire qui est poussé à la fois par le vent et par la marée montante.
   Fig. Avoir vent et marée, avoir toutes choses favorables pour réussir dans ses desseins.
   Aller contre vent et marée, avoir le vent et la marée contraires.
   Nous voulons contre vent et marée arriver à Nantes ; nous ramons tous, SÉV. 218.
   Fig. Aller contre vent et marée, poursuivre obstinément un projet malgré les obstacles.
   Elle a établi son fils à la cour contre vent et marée, SÉV. 236.
   Elle et lui n'ont point eu de repos, que ce mariage n'ait été achevé contre vent et marée, SÉV. 25 juin 1690.
   Aller selon le vent, régler sa navigation selon le vent, et fig. s'accommoder au temps.
   Pourvu.... Qu'on parle baragouin, et qu'on suive le vent, RÉGNIER Sat. III.
   Aller tout d'un vent, d'un même vent, faire un trajet direct pour lequel un seul et même vent est nécessaire.
   Proverbialement. On va d'un même vent à deux endroits opposés, et aussi : On va de tout vent à un même endroit.
   Fig. Quel bon vent vous amène ? se dit à une personne qui arrive, pour lui demander le sujet de sa venue.
   Bonjour, Finette ; à notre appartement quel bon vent te conduit ?, DANCOURT Mme Artus, I, 2.
   Terme de chasse. Chasser au vent, aller dans le vent, aller contre la direction du vent.
   Fig.
   [ Ce qui fait au poëte] Porter la tête basse et l'esprit dans le vent, RÉGNIER Sat. v..
   On dit aussi prendre le vent, aller à bon vent.
   Tirer au vent, c'est lorsque, en prenant les devants d'un animal, le chien a le vent.
   Porter le nez au vent, ou, elliptiquement, porter au vent, se dit des animaux et surtout des chevaux, quand ils portent la tête haute.
   Fig. Il se dit d'un homme qui a l'air fier et dédaigneux.
   Le dirai-je ? ils portent au vent, attelés tous deux au char de la fortune, et tous deux fort éloignés de s'y voir assis, LA BRUY. VIII.
   Fig. Le nez au vent, en flairant les événements.
   Vous, messieurs, qui le nez au vent, Encensez tout soleil levant, BÉRANG. Vil..
   Le nez au vent, se dit aussi pour indiquer un air étourdi, évaporé.
   Terme de fauconnerie. Bander au vent, se dit d'un faucon qui se tient sur les chiens en fuyant la crécerelle.
   Tenir le bec au vent, se dit du faucon qui résiste sans tourner la queue.
   Prendre le haut du vent, voler au-dessus du vent.
   Aller à vau-le-vent, avoir la queue au vent.
   Aller contre le vent, avoir le bec au vent.
   Aller l'aile au vent, voler à côté du vent.
10°   Fig. Influence qui favorise ou qui nuit, comme un souffle favorable ou malfaisant. Le vent des prospérités. Le vent de la faveur.
   M. le Tellier se voit élevé aux plus grandes places, non par ses propres efforts, mais par la douce impulsion d'un vent favorable, BOSSUET le Tellier..
   Je le plains, je le tiens échoué ; ce rigide censeur, il s'égare et il est hors de route ; ce n'est pas ainsi que l'on prend le vent et que l'on arrive au délicieux port de la fortune, LA BRUY. XII.
   L'ambition, l'intérêt, le bon air si puissant en France, le vent de la cour auraient décidé les indifférents et ramené les autres, DUCLOS Oeuv. t. v, p. 278.
   Son courage naissant et ses jeunes vertus Par le vent du malheur languissent abattus, DELILLE Pit. III.
   Et que jamais n'arrive à cette tendre fleur Le souffle de la haine et le vent du malheur !, DELILLE Jard. II.
   La religion chrétienne est un vent céleste qui enfle les voiles de la vertu, CHATEAUBR. Génie, II, III, 1.
   Il s'est élevé un vent de la colère autour de l'édifice de la mort [Saint-Denis], CHATEAUBR. ib. IV, II, 9.
   Quand, au vent de la cour, votre fortune échoue, P. LEBRUN Marie St. II, 2.
11°   L'air agité par quelque moyen particulier. Faire du vent avec un soufflet, avec un éventail.
   Instruments à vent, instruments de musique dans lesquels le son est formé par l'air qu'on y introduit.
   L'organe de la voix n'est pas simplement un instrument à vent ; il est à la fois un instrument à vent et un instrument à cordes, et beaucoup plus à cordes qu'à vent, BONNET Contempl. nat. t. VIII, p. 33, dans POUGENS.
   Fusil à vent, voy. fusil.
12°   Le vent d'un boulet, l'air agité par le passage d'un boulet de canon. Presque tous les chirurgiens de notre époque s'accordent à considérer l'action des projectiles de gros calibre, passant à proximité du corps vivant, comme impuissante à produire les contusions vulgairement attribuées au vent du boulet ; et, quand un homme tombe mort sans présenter de lésion apparente, on reconnaît qu'à la vérité la peau est intacte, le projectile ayant frappé obliquement, mais que les os sont brisés et les organes intérieurs écrasés.
13°   Terme d'artillerie. Différence qui existe entre le diamètre d'un projectile et celui de l'âme d'une bouche à feu. On nomme spécialement ainsi la différence du diamètre de l'âme d'une bouche à feu au diamètre de la grande lunette de réception du projectile ; et on nomme vent effectif moyen la différence entre le diamètre de l'âme et la moyenne des diamètres des deux lunettes.
   La théorie et l'expérience sont bien d'accord sur l'effet ordinaire de ce que l'on nomme le vent ou l'espace que l'on est obligé de laisser entre le boulet et les parois de la pièce pour pouvoir l'y introduire facilement, GUYTON Instit. Mém. scienc. 1807, 2e sem. p. 118.
14°   Populairement, respiration, souffle. Prendre, retenir son vent.
   L'un des deux compagnons grimpe au faîte d'un arbre ; L'autre, plus froid que n'est un marbre, Se couche sur le nez, fait le mort, tient son vent, LA FONT. Fabl. v, 20.
   Je vous conseille auparavant De reprendre un peu votre vent, LA FONT. Nic..
   Terme de manége. Avoir du vent, se dit d'un cheval qui commence à être poussif.
   Donner vent au vin, faire une petite ouverture à un tonneau plein ; sans quoi on ne pourrait en rien tirer.
   Donner vent à un tonneau, y faire une petite ouverture, pour en laisser sortir l'air pendant que le vin travaille.
   Fig. Donner vent, laisser un libre cours. Donner vent à sa colère, à son indignation.
15°   Les gaz qui sont dans le corps de l'homme et des animaux.
   Enfin vous ne l'entendez pas [le mot d'une énigme] ? - Non, qu'est-ce ? - C'est un vent échappé par en bas, BOURSAULT le Merc. gal. v, 8.
   La fille de Dangeau passe pour très riche, mais aussi pour ne pas retenir ses vents, dont on fit force plaisanterie, SAINT-SIMON 21, 251.
   La comtesse d'Auvergne acheva une courte vie par une maladie assez rare, qui fut une hydropisie de vent, SAINT-SIMON 139, 28.
16°   Terme de vénerie. Odeur qu'une bête laisse sur son passage. Avoir le vent d'une bête. Le cerf est de plus grand vent que le lièvre.
   Il se dit aussi des émanations qui proviennent d'un corps quelconque.
   Lorsqu'il [le loup] veut sortir du bois, il ne manque jamais de prendre le vent, BUFF. Morc. choisis, p. 235.
   Le sanglier a eu le vent du gland, les corbeaux ont eu le vent d'une bête morte, l'odeur en est parvenue jusqu'à eux.
   Fig. et familièrement. Avoir vent de quelque chose, avoir vent que quelque chose se passe, en recevoir quelque avis.
   J'eus quelque vent, dans le temps même, du dessein de Touteville, RETZ Mém. t. III, liv. IV, p. 405, dans POUGENS.
   Ayant eu le vent des beautés.... Qu'en sa voisine on disait être, LA FONT. Fianc..
   Il la voyait souvent, Parlait de l'épouser ; son père en eut le vent, TH. CORN. D. César d'Avalos, II, 6.
   Dès qu'elle eut le vent de ces menées, HAMILT. Gram. 8.
   Lesquels, ayant eu vent que quatre de leurs camarades avaient dessein de se battre, étaient accourus pour les séparer, LESAGE Est. Gonz. 46.
   On dit dans le même sens : n'avoir ni vent ni nouvelle, ni vent ni voie de quelqu'un ou de quelque chose.
   Amour est mort ; le pauvre compagnon Fut enterré sur les bords du Lignon ; Nous n'en avons ici ni vent ni voie, LA FONT. Rém..
   Son père lui avait écrit d'y venir pour cela, et l'on n'en a ni vent ni nouvelles, DANCOURT Gal. jard. sc. I.
   Je n'ai eu ni vent ni voie de Formont, Mme DU DEFFANT Corresp. t. II, p. 32, dans POUGENS.
   Fig. Le vent du bureau, ce qu'on connaît ou ce qu'on présume des dispositions où sont ceux de qui dépend la décision d'une affaire.
   Je crains fort les ciseaux de la police [pour une tragédie] ; si on nous rogne les ongles, il nous sera impossible de marcher ; <, VOLT. Lett. d'Argental, 24 nov. 1772.
   Cela fait présumer que ce dernier, qui n'avait pas le vent du bureau, a repris faveur, Corresp. de Klinglin, I, 292.
17°   Fig. Chose vaine et vide.
   Il n'y faut plus songer ; c'est se paître de vent, RÉGNIER Plainte..
   Marchand des plus rusés, et qui le plus souvent Payait ses créanciers de promesse et de vent, RÉGNIER Épît. II.
   Cette réputation n'est, à ce qu'on dit, que du vent ; mais ce vent-là fait quelquefois tourner le moulin, GUI PATIN Lett. t. II, p. 468.
   C'est promettre beaucoup, mais qu'en sort-il souvent ? Du vent, LA FONT. Fabl. v, 10.
   Il y a [dans un mot] le son qui n'est que du vent, PASC. Prov. II.
   Cet auteur n'a que du vent et de l'écorce, BOILEAU Longin, Subl. II.
   J'ai un grand nom, dites-vous, et beaucoup de gloire ; dites que j'ai beaucoup de vent, qui ne sert à rien, LA BRUY. XII.
   [Villeroy] Nulle lecture, nulle instruction, ignorance crasse sur tout, plates plaisanteries, force vent et parfait vide, SAINT-SIMON 392, 64.
   Sur la pointe des vents, sur des choses de peu d'importance, sur des bagatelles.
   Je ne vous entretiendrais pas de ces sortes de faiblesses, dont je suis bien assuré que vous vous moquez, sans que la lettre d'aujourd'hui est un peu sur la pointe des vents, SÉV. 22 sept. 1679.
18°   Vanité.
   [ Lesdiguières ] avec moins de vent et plus de réflexion, c'eût été un homme en tout temps dans un royaume, SAINT-SIMON 129, 171.
19°   Nom de petits globules qui se forment entre les couches de blanc de dorure.
PROVERBES
   Petite pluie abat grand vent, une petite pluie fait ordinairement cesser un grand vent ; et fig. une cause légère, un petit incident fait cesser quelquefois de grands troubles.
   À brebis tondue Dieu mesure le vent, la Providence proportionne nos maux à nos forces.
   Selon le vent la voile, il faut déployer plus ou moins de voiles suivant que le vent est plus ou moins fort, et fig. il faut proportionner ses entreprises à ses moyens.
   On tend les voiles du côté que vient le vent, on se sert des avantages qui se présentent.
   Il pleut à tous vents, il peut venir du bien et du mal de tous les côtés.
   Qui va sans barbe et tout nu Au vent de bise est morfondu.
   Qui est sur la mer ne fait pas des vents ce qu'il veut.
   Il faut laisser courir le vent par-dessus les tuiles, il faut souffrir ce qu'on ne peut empêcher.
   Je suis persuadé qu'il faut dire : il s'élève un vent de midi, et non pas un vent du midi ; mais je ne sais s'il ne faut pas dire plutôt : le vent du midi est celui qui.... que de dire : le vent de midi est celui qui.... VAUGEL. Rem. not. Th. Cor. t. II, p. 698, dans POUGENS. Cette remarque n'a pas prévalu, et l'on dit en toute circonstance : un vent, le vent du midi, du nord.
   XIe s.
   Orez [orage] i ad de tuneire e de vent, Ch. de Rol. CIX.
   XIIe s.
   Toutes enseignes contre venz baloians, Ronc. p. 135.
   Si com fait nes [nef] que vens guie [guide], Couci, III.
   Et gesir mainte nuit al vent et à l'orage, Sax. XXVI.
   Li segrestain unt mis par fiance erramment, Qu'al premier flot irad ariere, s'il a vent, Th. le mart. 124.
   XIIIe s.
   Si laissierent lor voiles aler au vent, VILLEH. LX..
   Et li vens est cheüs, et li tens s'asseüre, Berte, XLII.
   À Montfaucon [gibet] le firent sus al vent encrouer, ib. XCVII.
   Li muables se torne à chascun vent, BRUN. LATINI Trésor, p. 309.
   S'essiliez ere [j'étais] de la terre, Ou se ge ere mis au vent [pendu], Ren. v. 17684.
   Atant est remese la chace, Que nus [nul] n'en sot [sut] ne vent ne voie, ib. v. 22232.
   .... C'est tous vens D'emprendre amors, s'ele n'est poursuivie, Ms. de poés. franç. av. 1300, t. II, p. 829, dans LACURNE.
   Vens ichi est apellé Paroles de tricheors, ib. p. 929.
   Uns homs puet tant entour sa niece Et se [sa] suer repairier sovent, C'on dit tantost qu'il i a vent, Et que leur vie est communaus, ib. t. IV, p. 1317.
   Et se sa robe li traïne, Ou près du pavement s'encline, Si la lieve encoste ou devant, Si cum por prendre ung poi de vent, la Rose, 13754.
   Endementieres [tandis que] nous en venions, je li fis oster son hyaume, et li baillé mon chapel de fer pour avoir le vent, JOINV. 228.
   XIVe s.
   Et quant li pelerin en oïrent le vent, Pour Bertran du Guesclin en furent moult doulent, Guesclin. 15411.
   Quant Henry vint à eulx tenir son parlement, Il ne firent de lui compte nès que du vent, ib. 8159.
   Et apparut à escient Que pou de pluye abat grant vent, Liv. du bon Jeh. 1396.
   XVe s.
   L'an mil trois cent un avec quatre vins, Le premier jour du doubteux mois de mars, Leva grant vent de paillars et coquins Qui a Paris couru de toutes pars, E. DESCH. Poésies mss. f° 128.
   Avoir vent à volonté [vent favorable], FROISS. II, II, 29.
   Il commença à rire et dit qu'ils l'avoient songé, et que ce n'avoit esté que vent, FROISS. II, III, 22.
   Tous y battirent vent [y perdirent leur peine], et ne porent trouver voyes ne maniere de le faire venir devers le duc, CHASTELLAIN Chron. de Bourg. II, 69.
   En ce temps que j'ay dit devant, Sur le noel morte saison, Lorsque les loups vivent de vent, VILLON Petit testament..
   Quant ilz se furent ainsi acoustrez, il convint par necessité que l'ung et l'autre se retirast pour vent cueillir [reprendre haleine], Perceforest, t. I, f° 50.
   XVIe s.
   Là feut entre les autres un des soldats de la place mis au vent [pendu], J. D'AUTON Ann. de Louis XII, p. 179, dans LACURNE.
   Ayant senty le premier vent de la deliberation du vice roy de le deposseder, MONT. II, 35.
   Les pires escripts ont gaigné le dessus du vent populaire, MONT. IV, 91.
   La maison de Guise, qui dès-lors practiquoit le vent des peuples, et sur tout la bonne oppinion des ecclesiastiques, D'AUB. Hist. I, 83.
   Son fils estoit de ceux qu'on appelle mal nez, ne se purgeant ni par le nez ni par la bouche, laquelle il portoit ouverte pour prendre son vent, D'AUB. ib. I, 90.
   Norfolc fut condamné à estre jetté au vent, la corde couppée, et le coeur arraché pour lui en battre les joues, D'AUB. ib. II, 89.
   Massardiere faillit à estre enterré, n'estant estonné que du vent du canon, D'AUB. ib. II, 153.
   La Florissante [navire] se trouva sans vent, D'AUB. ib. II, 304.
   Le vent de la faveur passe sur ces courages, D'AUB. Tragiques, édit. LALANNE, p. 212.
   Ô ploiables esprits, o consciences molles, Temeraires jouets du vent et des paroles, D'AUB. ib. p. 82.
   Non pas qu'il s'en vantast trop ; car il estoit très sobre en vanterie, et avoit tousjours plus d'effets que de vent, BRANT. Capit. franç. t. III, p. 82.
   Lequel reproche, possible, fut cause de faire sortir l'empereur de ses Espagnes et monts Pyrenées, pour prendre le vent [se mettre en campagne] et charger les armes, BRANT. Capit. estrang. t. I, p. 6.
   Depuis jamais on n'a pu ouir ny vent ny voix de l'espicier, Nuits de Straparole, t. II, p. 404, dans LACURNE.
   Vent au visage rend l'homme sage, LEROUX DE LINCY Prov. t. I, p. 135.
   Le vent n'entre jamais dans la maison d'un advocat, LEROUX DE LINCY ib. p. 136.
   Plus desgelle droit vent que ne fait eau boillant, LEROUX DE LINCY ib..
   Nul vent ne fait pour celuy qui n'a point de port destiné, COTGRAVE .
   Il vaut mieux des pieds combattre, En fendant l'air et le vent, Que se faire occire ou battre Pour n'avoir pris le devant, Sat. Mén. les tapisseries.
   Wallon, vain ; provenç. vent, ven ; catal. vent ; espagn. viento ; ital. vento ; du lat. ventus ; comparez le goth. wajan, allem. wehen, venter, sanscr. vata, vent, va (a long), souffler.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
VENT.
   Ajoutez :
   En coup de vent, signifie aussi : brusquement.
   Sans vouloir en entendre davantage, madame de Vresles, indignée, a pris son chapeau et le reste, et est partie en coup de vent, Journ. amusant, 10 août 1872.
   Ajoutez :
   Fendre le vent, signifie aussi se sauver, s'enfuir.
   La nuit d'auparavant Vous sûtes faire Gille et fendîtes le vent, CORN. Suite du Menteur, I, 1.
   Proverbes, Ajoutez :
   Vent du midi les chiens au chenil ; vent du nord les chiens dehors.

Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. . 1872-1877.

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